Reportage sur la jeunesse engagée dans l’opposition politique contre le régime de Poutine en Russie. Le reportage suit 2 groupes dans leurs réunions et leurs actions quotidiennes :

-le NBP (Parti national bolchévique) crée en 1994 par l’écrivain Edouard Limonov, figure de proue de la tendance nationaliste antilibérale de l'extrême gauche, et qui reproche au gouvernement de Poutine le délitement de l’URSS, et la perte de la souveraineté nationale au profit des puissances étrangères. Le groupe se distingue par des actions de provocation non violentes, et une esthétique fascisante.

-l’ Oborona (« autodéfense ») de la mouvance démocrate pro-occidentale de Garry Kasparov et du parti Iabloko, particulièrement influencé par la récente Révolution orange en Ukraine, défenseur des droits fondamentaux face aux attaques permanentes du régime de Poutine contre la liberté d’expression, de vote…, opposé à la dérive policière de l’Etat, et qui organise des rassemblements et manifestations non-violentes destinées à sensibiliser la population sur la situation politique actuelle.

Après une rapide présentation de ces deux mouvements, le reportage soulève la question centrale de la réaction du gouvernement face à ces oppositions et revendications démocratiques. Son malaise se traduit par une stigmatisation permanente de ces groupes comme « antipatriotiques », « terroristes », et une répression sévère, violente et démesurée, menée par les UBOP (brigade anti-gang du Ministère de l’intérieur initialement destinée à contrer les groupes mafieux et formée de soldats aux méthodes militaires brutales tout juste revenus de Tchétchénie). Les arrestations et l’emploi de la torture ne sont pas les seules armes du gouvernement pour faire taire ces groupes de jeunes opposants. En 2005, le parti au pouvoir (Russie unie) crée sa propre organisation de jeunes, les Nashi, qui bénéficie d’un fort soutient financier et d’une organisation solide. Ils ne sont pas sans rappeler les Komsomols de l’ère soviétique. Pour le NBP et Oborona, ces jeunes sont « achetés » et n’ont aucune idéologie politique, ils ne sont qu’un instrument de propagande, une opération de communication au profit du pouvoir.

Après la grande coalition des mouvements d’opposition (démocrates et nationalistes pour la première fois réunis) en mai 2005 lors de la marche contre « le mensonge et la censure des médias », le reportage montre l’essoufflement de ces groupes d’opposition divisés sur les programmes politiques (Oborona) ou victimes de la politique de répression du gouvernement (NBP).