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Révolution russe en couleurs (La) — Espoirs et liberté

Film documentaire, Royaume-Uni, 2004, de Ian Lilley, en couleur, sonore.

Réalisation : Ian Lilley

Production : Royaume-Uni, 2004

Durée : 52 minutes.

Version originale : français

Résumé :

Il s’agit du premier volet du documentaire La Révolution en couleurs relatant dans un premier temps les évènements qui s’étalent de février 1917 à la veille de la guerre civile, et dans un deuxième volet les années de guerre civile. Ce documentaire se propose de montrer la révolution de 1917 en couleurs grâce à des images d’archives colorisées et des reconstitutions, et de raconter les évènements survenus en Russie à cette période (« la grande histoire »), à travers le rôle joué par les marins de Kronstadt (« la petite histoire »), à la fois révolutionnaires et victimes de la terreur bolchévique. Le commentaire est accompagné de nombreuses interventions d’historiens anglais et russes (Boris Kolinitsky notamment).

Dans ce premier volet, le récit commence dès février 1917 avec les manifestations violemment réprimées. L’accent est mis sur les mutineries des soldats et des marins de Kronstadt et le caractère profondément populaire des évènements. Le changement de camp du régiment de Cosaques est montré ici comme un véritable symbole de la défaite du tsarisme. L’abdication du tsar ouvre une période d’euphorie populaire avec un réel sentiment de liberté et de maîtrise de l’avenir politique par le peuple lui-même : atmosphère nouvelle avec création de soviets, symboles de la démocratie directe ; engouement pour la lecture et la culture. Cette première partie vise à montrer la teinte politique de la révolution de février 1917 : révolution venue d’en bas, populaire, enthousiasme général, organisations démocratiques participatives, émergence du concept de citoyenneté.

Dans un second temps, le documentaire en vient à la crise du gouvernement provisoire : question épineuse de la guerre, retour de Lénine. A noter qu’aucune mention n’est faite à ce stade de Kerenski. Le film relate précisément les manifestations de juillet 1917 en mettant l’accent sur le rôle des marins de Kronstadt et leur décalage avec la position de Lénine, méfiant à l’égard des mouvements populaires spontanés. Comparé au documentaire de Jenkins, il n’est  pas fait allusion ici à l’utilisation de l’évènement par Kerenski pour affaiblir le parti bolchévique. Episode de la défense de Petrograd face aux armées du Général Kornilov : position de faiblesse de Kerenski, armement du Soviet et retournement de situation en faveur des Bolchéviques.

Organisation par Lénine de l’insurrection d’octobre 1917 : appel aux marins de Kronstadt. Ce chapitre vise à montrer la différence d’essence par rapport à la révolution de février 1917 : volonté de prise du pouvoir par la force, mouvement insurrectionnel contrôlé et organisé par une minorité.

Le documentaire rend très bien compte des divergences politiques au sein du Soviet de Petrograd, de la prise du pouvoir par les Bolchéviques qui  arrivent à museler l’assemblée constituante, et du caractère, des méthodes et surtout des aspirations profondément anti-démocratiques de Lénine.

Commentaire en voix off souvent trop simpliste et téléologique.

Emploi de nombreuses images d’archives colorisées pour le documentaire, certaines assez rares (): le tsar (dont visite aux troupes cosaques), l’armée et la Première guerre mondiale (dont plan sur un mort dans les tranchées), travail en usine (dont femmes travaillant dans une usine textile), Révolution de février 1917 (dont plans sur la foule et les banderoles, plan sur un manifestant mettant en marche un gramophone, plans sur des fanfares, plan sur une vieille femme discourant à la tribune d’un soviet), manifestation de juillet 1917, Lénine, Kerenski, assemblée constituante, Tchéka (dont plan sur des prisonniers contrôlés par des tchékistes à la montée d’un escalier).

Orientations bibliographiques :

  Marc FERRO, La Révolution de 1917, 1) La chute du tsarisme et les origines d'Octobre, Paris, Aubier Montaigne, 1967, 606 p., 2) La Révolution de 1917. Octobre. Naissance d'une société, Paris, Aubier Montaigne, 1976, 517 p ; Rex A. WADE, Red  Guards and Workers’ militias in the Russian Revolution, Stanford University Press, 1984 ; Claudio Sergio INGERFLOM, Le citoyen impossible. Les racines russes du léninisme, Paris, Payot, 1988 ; Marc FERRO, Nicolas II, Paris, Payot, 1990 (rééd. 1991). ; François-Xavier COQUIN, Des pères du peuple au père des peuples. La Russie de 1825 à 1929, Paris, Sedes, 1991 ; Richard PIPES, La Révolution russe, PUF, coll. « Connaissance de l'Est », Paris, 1993, 866 p. ; Hélène CARRÈRE d'ENCAUSSE, Nicolas II, la transition interrompue, Paris, Fayard, 1996 ; В. БУЛДАКОВ, Красная смута, Moscou, 1997 ; Dominique COLAS, Le léninisme, Paris, PUF, Quadrige, 1998, 320 p. ; Orlando FIGES, B. KOLONITSKII, Interpreting the Russian Revolution. The Language and symbols of 1917, Yale University Press, 1999 ; Leopold H. HAIMSON, Russia’s revolutionary experience. 1905-1917, New York, Columbia UP, 2005, 304 p. ; Orlando FIGES, La Révolution russe. 1891-1924 : la tragédie d’un peuple, Éditions Denoël, 2007 (édition originale : A People's Tragedy: Russian Revolution 1891-1924, 1996).

voir également pour les images d'archives: Archives brutes sur la Russie de 1914-1917 issues du fonds d'archives Pathé ; Les grands jours du siècle-Octobre de Gilles Delanoy à partir des archives Gaumont ; La Russie avant 1917 et 1917 ; Images d'une révolution de Christopher Andrew (1987) ; La russie que nous avons perdue de Stanislav Govoroukhine (1992) ;  La révolution en couleurs de Ian Lilley (2004)

Notice créée le 30 Avril 2009. Dernière modification le 7 Mars 2011.

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