Lors de l’invasion de la Pologne par les Allemands et les Soviétiques en 1939, des milliers de soldats et officiers polonais sont capturés. Parmi eux, au printemps 1940,  plus de 4000 sont exécutés d’une balle dans la nuque par le NKVD et enterrés dans des fausses communes dans la forêt de Katyn en Union soviétique. En 1943, après que la région soit tombée aux mains des Allemands, ces derniers ouvrent une commission d’enquête formée de 12 médecins légistes internationaux afin de déterminer l’identité des coupables. Le rapport d’enquête stipule que seuls les Soviétiques peuvent être responsables du massacre, une conclusion qui joue en faveur de la propagande antisoviétique des Nazis. A la fin de la guerre, aux procès de Nuremberg et tout au long de la guerre froide, les Soviétiques tenteront de se disculper et de faire accuser les Nazis. Ils font pression sur les médecins légistes de la commission d’enquête de 1943 pour qu’ils reviennent sur leur déclaration. Seul le docteur danois Helge Tramsen persistera à témoigner contre les Soviétiques. Ce n’est qu’en 1992 que la Russie  reconnaitra la responsabilité de l’URSS dans les massacres de Katyn.

En 2005, la découverte d’un crâne d’officier polonais à l’Institut médico-légal de Copenhague, ramené par le médecin légiste danois à son retour de la commission de 1943,  relance l’affaire de Katyn : une enquête est ouverte pour retrouver l’identité de l’officier. Une occasion pour Lisbeth Jessen de réaliser autour de cette enquête et de la figure d’Helge Tramsen un documentaire sur la commission de 1943, les conclusions quant à la responsabilité de l’URSS dans le massacre, le déni soviétique et leur politique d’intimidation auprès des médecins légistes. Riche en images d’archives (photographies, archives filmées), témoignages (famille Tramsen, descendants d’officiers polonais, médecins légistes, intervention radiophonique d’Helge Tramsen) et documents d’archives (journal de bord, rapports d’enquête), ce documentaire met en lumière l’instrumentalisation de cette histoire par les belligérants.