Film documentaire, Belgique, 1999, de Rob Rombout, en couleur, sonore.
Production : NOTA BENE, GOOD & BAD NEWS, GRANDS DOCUMENTS, RTBF (Liège), Belgique, 1999
Durée : 52 minutes.
Version originale : russe
Sous-titres : anglais, français
Dans la ville de Perm, au cœur de l'Oural, se déroule chaque année (depuis 1997) le Festival de cinéma documentaire "Flahertyana", en hommage au cinéaste Robert Flaherty (1884-1951). Celui-ci aurait posé les fondements du cinéma documentaire en 1922 avec le film Nanook – bien avant Dziga Vertov et L'Homme à la caméra (1928), spécifie le directeur du festival, Pavel Petchonkin, selon lequel montage et film documentaire sont deux éléments en contradiction. Le principe fondamental du festival de Perm serait qu'il ne faut pas de montage si on veut faire apparaître la vérité à l'écran. Chaque coupure qui est faite lors du montage est un mensonge. Moins on coupe, moins on monte, et meilleur sera le film. Le documentaire s'ouvre par cette profession de foi : "Le cinéma documentaire ne se contente pas d'illustrer et de constater les faits. Il tente d'analyser et d'approfondir les choses sur le plan artistique pour comprendre ce qui se passe dans le temps présent et les liens entre le passé et l'avenir. Un réalisateur doit être un bon narrateur et raconter une histoire qui n'est pas uniquement illustrative. Elle doit être un début et entraîner un désir de partager, un désir d'éveiller un lien de réciprocité pour qu'il y ait un échange mutuel entre l'auteur, sa vision des choses et le spectateur. Le cinéma agit sur les gens, éveille des émotions. Il provoque une transformation intérieure et entraîne des souffrances, des larmes ; et l'être humain qui vit cette expérience se sent pleinement humain, avec un "H" majuscule" (Interview d'Andeï Ossipov dans le film).
Dans le cadre suranné d'un établissement thermal de Perm, une quarantaine de cinéastes russes débattent donc de méthodologie du travail documentaire. Cet événement tient plutôt du séminaire que du festival. Invité en 1998 par les organisateurs,le cinéaste belge Rob Rombout y a tourné avec une DV.CAM PERM-Mission, film où il montre ces discussions, interviewe longuement le représentant le plus en vue de ce nouveau courant de dokumental'noe kino qui émerge en URSS/Russie à partir de 1990 environ : Alexeï Khanutin / Khanyutin. Interview également très intéressante de Lev Efimov et Boris Uritsky, anciens cinéastes de l'illustre Studio de Sverdlovsk, deuxième studio d'URSS après Mosfilm à l'époque soviétique. La perestroïka a marqué la fin des subsides d'Etat. Efimov est devenu "producteur" privé, montant avec d'autres réalisateurs "Uralfilm" qui réussit à vivre, même difficilement, et cherchant eux-mêmes des financements. Ils disent réussir à tourner quelques fims par an ; Uritsky, quant à lui, est resté dans l'ancien studio d'Etat. Il n'y a plus d'argent, parfois de quoi produire un film par an, parfois même pas. En 1998, les salaires n'avaient pas été payés depuis 1996. Pour tous, c'est la crise, mais les "producteurs" privés s'en sortent mieux.
Notice créée le 11 Décembre 2008. Dernière modification le 11 Décembre 2008.