Film documentaire, Allemagne-Russie, 2003, de Sergueï Loznitsa, en couleur, sonore.
Production : MA.JA.DE. Filmproduktion, Allemagne-Russie, 2003
Durée : 60 minutes.
Version originale : russe
Sous-titres : français
"Au croisement de différentes disciplines (photographie, peinture, musique), les documentaires de Sergueï Loznitsa esquissent le portrait en demi-teintes d'une humanité aux prises avec l'écoulement du temps, soumise aux bouleversements économiques, sociaux et politiques de grande ampleur. Basés sur une recherche sonore très travaillée, des caractères communs traversent l'ensemble de l'œuvre : l'intérêt pour le travail quotidien des "petites gens" (ouvriers et paysans), une réflexion sur la notion de communauté (fortuite chez les dormeurs, contrainte chez les déshérités), ou l'attention portée aux gestes et aux postures du corps, et à leur rythme propre (abandon, attente, activité)", in "Sergueï Loznitsa. Cycle itinérant", http://freedrx.free.fr/loznitsa http://www. loznitsa.com/rus/03press.html (biographie, filmographie, bibliographie, projets) ;
Paysage se compose d'un unique mouvement panoramique (de gauche à droite) qui occupe toute la durée du film. Loznitsa montre la vie d'une petite ville en Russie, l'hiver, au début des années 2000. La caméra commence par filmer avec une certaine distance les abords du village, sans personnages (maisons ), comme de l'extérieur ; on entend alors uniquement les bruits du bourg (moteurs de voitures, camions, klaxons, etc.), mais pas de voix. Puis la caméra se rapproche et cible une file de personnes attendant le bus à une gare. Elle détaille les différents groupes. C'est le début du dialogue, et la bande-son relate alors les conversations qui portent sur les problèmes de la vie courante (pénurie, rumeurs, faits divers, rancœurs...le tout exprimé dans un argot (intraduisible) qui constitue le comique du film). L'architecture sonore joue un rôle extrêmement important chez Loznitsa. Le cinéaste explique par exemple qu'à la fin de Paysage, on a posé le son d'un hélicoptère au décollage pour renforcer le bruit du départ des autobus. En utilisant ainsi des sons extérieurs, on modifie la perception du spectateur.
Se faisant encore plus proche dans la troisième partie du film, la caméra détaille enfin en gros plan les visages, toujours sur fond de discussions sur la vie courante. Ce travail sur les visages constitue une autre spécificité de Loznitsa (cf. la dernière section de La Colonie). Enfin le bus arrive. Avec un regard d'ethnographe, Loznitsa nous offre une tranche de vie post-soviétique.
"Sergueï Loznitsa. Cycle itinérant", http://freedrx.free.fr/loznitsa
http://www. loznitsa.com/rus/03press.html (biographie, filmographie, bibliographie, projets)
www.lussasdoc.com
Serge MEURANT, ‘Portrait de SergueÏ Loznitsa', "Quatre documentaristes russes", Images documentaires, 50/ 51, 2004, p. 23-24 ; Serge MEURANT, “ Entretien avec SergueÏ Loznitsa”, ibid., p. 25-36 (suivi d’une filmographie) ; Elisabeth PEZZA-BRAOUN,"Le cinéma documentaire en Russie : statut et perspectives (1987-2007)", Mémoire de Master 2 Pro "Ingénierie de projets interculturels", Université Paris III Sorbonne Nouvelle, 2008, 153 p. (documentation Iconothèque) ;Notice créée le 9 Décembre 2008. Dernière modification le 2 Mars 2012.