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Nostalghia
(НОСТАЛЬГИЯ)

Film de fiction, Italie-U.R.S.S., 1983, de Andreï Tarkovski , en couleur/noir et blanc, sonore.

Production : Tete 2 TV RAI (Italie), en coll. avec Sovin Film, Italie-U.R.S.S., 1983

Durée : 127 minutes.

Version originale : italien

Sous-titres : français

Résumé :

Ce film est dédié à la mère d'Andreï Tarkovski, Maria Ivanovna Vichniakova.
Synopsis : Un  poète russe, Andreï Gortchakov, vient en Italie sur les traces d’un compatriote compositeur dont il veut écrire la biographie, Pavel Sosnovski (1745-1777), qui séjourna en Italie et ne regagna son pays que pour y mourir. Aidé d'une interprète, Eugenia, Gortchakov parcourt l'Italie et découvre la chapelle où Piero della Francesca a peint La Madone à l'enfantement. Dans un village où se trouve une piscine thermale dédiée à sainte Catherine de Sienne, Gortchakov fait la rencontre d'un ermite, Domenico, qui cherche à sauver le monde du matérialisme dans lequel il se complaît. Avant de s'immoler par le feu, Domenico confie au poète une tâche étrange : traverser la piscine, vidée de son eau, avec une bougie à la main, sans que la flamme s'éteigne.

Le film décrit la recherche d’un homme : recherche du beau, du vrai, du sacré. Mais l'Italie qui est mise en scène par Tarkovski ressemble à une sorte de théâtre fellinien frappé de malédiction, où chaque acteur se trouverait muré dans sa solitude. Le héros est un déraciné nostalgique qui se heurte à l'incommunicabilité entre les cultures. "Tarkovski décrit avec splendeur l'exil insensé. Toute sa mise en scène, chaque image finement somptueuse ou baroque illustrent l'échec de l'intellectuel dans sa quête d'absolu : jusqu'à la folie, Gortchakov, condamné à une sorte de huis clos fantastique, se trouve rivé à une nouvelle quête de l'impossible" (1). A l'aide d'un recueil des poèmes d'Arseni Tarkovski [père du réalisateur], Eugenia tente de comprendre le monde intérieur de son ami russe, ainsi que les raisons de son mal-être. Les images font le va-et-vient entre le présent et le passé, ou plutôt un ailleurs fantasmatique, alternant la couleur et le noir et blanc. Poème visuel lent et envoûtant.

P.S. Les repérages du film avaient été faits en 1979 avec Tonino Guerra et ont donné lieu à un film documentaire Tempo di viaggio.

(1) Phrase tirée d'un article du quotidien Libération et reproduite sur la pochette du DVD sans indication d'auteur ni de date.


 

Orientations bibliographiques :

Sur Tarkovski, voir essentiellement : A. TARKOVSKI, Le temps scellé, Paris, Ed. de l’Etoile/Cahiers du Cinéma,1989 ; A. TARKOVSKI, Journal 1970-1986, P, Cahiers du Cinéma, 1993, 478 p.  (voir filmographie p. 466) ; pour un ouvrage récent : Nathan DUNNE (ed.), Tarkovsky, Londres: Black Dog Publishing, 2008.

Notice créée le 23 Avril 2007. Dernière modification le 13 Juin 2012.

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