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Quand le rêve se termine — Les exilés du cinéma allemand à Moscou
(AM ENDE EINES TRAUMS — DEUTSCHE FILMEMIGRANTEN IN MOSKAU)

Film documentaire, Allemagne, 1995, de Albert Klein, Raya Kruk, en couleur, sonore.

Production : Allemagne, 1995

Durée : 39 minutes.

Version originale : allemand

Sous-titres : français

Résumé :

Documentaire dans le cadre de l'émission "Berlin-Moscou — destins de cinéastes entre Lénine et Hitler". Ce film porte cette fois sur les exilés du cinéma allemand à Moscou qui fuient l'Allemagne nazie à partir de 1933. Il est rappelé qu’avant 1933 déjà, 18 000 Allemands, ouvriers spécialisés et experts scientifiques et techniques, avaient aidé à l’édification de l’Union soviétique. Rappel également de la collaboration et des transferts culturels germano-russes dès les débuts de l’Union Soviétique (grâce à l’organisation “Aide ouvrière internationale”, dirigée par Willy Munzenberg qui met en place le studio Mejrabpom (voir documentaire sur W.M.).
À partir de 1933, les artistes communistes allemands fuient l’Allemagne nazie après l’incendie du Reichstag. Ils sont logés presque tous à l’hôtel Lux à Moscou (plus tard ils seront logés au 22, Kouznetski Most) et, dès leur arrivée, leurs faits et gestes sont étroitement contrôlés. À partir de 1936, ils seront placés sous la surveillance incessante de la police politique. Dès la signature du pacte Molotov/Ribbentrop, ils seront pourchassés. Beaucoup seront arrêtés, torturés et envoyés au Goulag.
Durant la période 1933-1936, Erwin Piscator est l’élément moteur de toute cette activité artistique de propagande, aussi bien dans le domaine du théâtre que du cinéma. Il faut toutefois noter que deux acteurs allemands seulement s’intégreront dans le cinéma soviétique : Heinrich Greif et Hans Klering. Un réalisateur allemand fera carrière en URSS : Herbert Rappaport, né à Vienne et assistant de Georg Pabst. Il s’installe en URSS en 1936 (il y restera après la guerre) et tourne son premier film en co-réalisation avec Adolf Minkin, Professeur Mamlock. Après la guerre, il s’imposera en 1947 comme le fondateur du cinéma estonien. Il mourra en 1983 dans des circonstances non élucidées.
Les artistes exilés allemands disposent à leur arrivée en URSS de quatre scènes germanophones : à Moscou, au théâtre allemand “Kolonne links” ; à Engels, capitale de la république des Allemands de la Volga, au théâtre national allemand ; à Odessa, au théâtre allemand “Le Collectiviste”, à Dnepropetrovsk, au théâtre allemand de région (théâtre kolkhozien). Ces théâtres seront fermés (sauf celui d’Engels), dès le début des grands procès, et les artistes exilés seront pris dans la frénésie anti-étrangers.
Le documentaire s’achève sur un trombinoscope, accompagné de brefs éléments biographiques, des différents acteurs du cinéma allemand exilé en URSS.
Extraits des films allemands de propagande tournés en URSS : La révolte des pêcheurs (Erwin Piscator et sa troupe d’agitation et de propagande “Kolonne Links”/1934) ; Professeur Mamlock (voir ci-dessus), La famille Oppenheim, (Grigori Rochal/1939) Les combattants (Gustav von Wangenheim / 1936-1938).
Extraits de films russes où jouent des acteurs allemands : Matricule 217 (Mikhaïl Romm / 1944, où joue Heinrich Greif); L’Arc en ciel (Mark Donskoï / 1944, où joue Hans Klering).
Interviews d’artistes allemands exilés (Lotte Loebinger, Nina Alisova, Erwin Geschonneck, Curt Trepte, notamment) ; et d’artistes soviétiques qui ont collaboré avec ces acteurs allemands ou avec Rappaport.

Orientations bibliographiques :

Reinhard MÛLLER, Menschenfalle Moskau. Exil und stalinistische Verfolgung, Hambourg, Hamburger Edition HIS Verlag, 2001, 501 p. ; Marie-Christine AUTANT-MATHIEU (dir), Le théâtre d’art de Moscou. Ramifications, voyages, P, CNRS Editions, 2005, 360 p. ;

Notice créée le 23 Avril 2007. Dernière modification le 5 Novembre 2008.

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