Les premiers films de Khotinenko,  Miroir pour un héros (1987), L'Essaim (1990), mais aussi Le Musulman  (1995), constituent des "paraboles contemporaines mettant en scène des formes d'introspection d'individus marginalisés" (Oleg Sulkin, voir infra). Le cinéaste choisit cette fois d'inscrire une métaphore biblique – un drame familial relevant à la fois de la parabole du fils prodigue et du déchirement fratricide entre Caïn et Abel – dans la thématique du retour d'Afghanistan. Un jeune afganets, Kolia Ivanov, revient dans son village natal après sept ans, de combat puis de captivité, en Afghanistan. Entretemps, il s'est converti à l'islam. Le film retrace sa difficile réinsertion dans une communauté orthodoxe bouleversée par cette conversion, par  le changement identitaire du jeune homme et par ses hautes exigences morales. Film d'une impeccable sobriété qui tranche dans le (quasi)désert du cinéma russe des années 1990.