Sergueï Selyanov, s'appuyant sur l'ouvrage de Nikolaï Berdiaev, L'idée russe, l'applique au cinéma et soutient la thèse que le cinéma russe n'aurait cessé, tout au long de la première partie de ce siècle (la seconde est à peine abordée), de mettre en images "l'idée russe", à savoir l'aspiration éternelle du peuple russe à connaître un avenir radieux en passant par le collectif et le sacrifice. Ce documentaire engagé, qui donne, de par la thèse qu'il soutient, une vision restrictive de ce cinéma russe, propose néanmoins des extraits de films dont certains sont peu connus, outre de très longues séquences des films d'Eisenstein et de La terre de Dovjenko ; extraits notamment de : Trois, rue Petite-Bourgeoise (A. Room/1927), Enthousiasme (D. Vertov/ 1930), Un événement ordinaire (V. Poudovkine/1932), La vendeuse de cigarettes du Mosselprom (Y. Jeliaboujski/1924), Les fruits de l'amour (A. Dovjenko/1926), La poupée millionnaire (S. Komarov/1928), Les montagnes d'or (S. Ioutkevitch/1931), La voie lumineuse (G. Alexandrov/1940), La merveille (A. Medvedkine/1937).

Ce film est une commande du British Film Institute (Colin MacCabe) à l'occasion du centenaire du cinéma.