Documentaire, réalisé par la télévision d’Ouzbékistan en 1988, sur une grande affaire de corruption, intitulée "la mafia du coton", qui a eu lieu en Ouzbékistan à la fin de l'ère brejnevienne. Ce film a été diffusé sur la première chaîne de télévision soviétique, touchant donc l’URSS tout entière, en octobre 1988. Il traite des détournements de fonds effectués par S. Rachidov, Premier secrétaire du Parti d'Ouzbékistan, et Akhmadian Odilov, président du kolkhoze de Bouroumsaraï, dans la vallée de Ferghana. Odilov était membre du Soviet Suprême et faisait partie du Politburo du parti d'Ouzbékistan. Rachidov étant opportunément décédé d'une crise cardiaque, Odilov a été placé sur la ligne de mire, et il s’est agi désormais de l'affaire Odilov. Le scandale a éclaté sous Andropov en 1983-1984 (l’autre grande affaire de corruption mise au jour sous Andropov concernait le gendre de Brejnev, Tchourbanov, qui a été condamné dans le cadre d’un procès fortement médiatisé). Odilov a été arrêté en 1984, et son procès a eu lieu en 1991.
Le film, présenté par la speakerine de la télévision soviétique comme traitant du “mal social qu'est l'odilovchtchina" — ce mot a même été créé pour stigmatiser ce type d’affaire de corruption mafieuse — a été précédé au petit écran d'une introduction moralisatrice et pathétique (du genre "plus jamais ça chez nous !") faite par l'écrivain ouzbek Kamil Ikramov, dans le plus pur style de la "glasnost".