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Riaba ma poule
(КУРОЧКA РЯБA)

Film de fiction, France-Russie, 1994, de Andreï Kontchalovski , en couleur, sonore.

Production : PARIMEDIA / LA ROULETTE RUSSE /CANAL +, CNC, COMITÉ CINEM. DE RUSSIE, France-Russie, 1994

Durée : 118 minutes.

Version originale : russe

Doublage : français

Résumé :

Jouant de la publicisation offerte, pendant la perestroïka, aux films censurés de l'époque brejnévienne, Kontchalovski décide de faire une sorte de remake, ou plutôt de suite, du Bonheur d’Assia (1967) avec Riaba ma poule (1994). Il retourne dans le même village, Bezvodnoe, à grand renfort de publicité, prétendant retrouver les mêmes acteurs non professionnels qu’en 1966. L’actrice principale, Ija Savvina, qui jouait le rôle d’Assia, est remplacée par Inna Tchourikova dont la faconde tonitruante altère radicalement le personnage originel d’Assia. On peut y voir un premier détournement de sens par rapport au film de 1967, même si Ija Savvina a effectivement refusé de reprendre le rôle, si les deux amoureux d’Assia sont bien interprétés par les mêmes acteurs qu’en 1967 et que de nombreuses séquences du Bonheur d’Assia sont réintroduites dans le film. 

La manipulation consiste en ce que le statut du film est rigoureusement différent. De l’œuvre expérimentale dans l’approche filmique qu’était Le bonheur d’Assia, Kontchalovski passe à une fiction consistant en une charge grossière contre ce qu’est devenue la Russie à l’ère post-soviétique, ficelant le tout autour d’un conte russe, La poule aux œufs d’or. Assia a une soixantaine d’années, son fils est parti à la ville où il excelle impunément dans les larcins en tout genre. Le village, qui vit toujours à l’heure du kolkhoze, est révolté par l’activité « capitaliste » de Tchirkounov (l’ex-deuxième amoureux d’Assia). Le cinéaste dresse en réalité un bilan-catastrophe du rejet par les Russes de la perestroïka. La représentation qu’il donne, avec talent comme toujours, de la Russie post-soviétique, semble caricaturale.

[Extrait tiré (avec quelques modifications) de : Martine GODET, La pellicule et les ciseaux. La censure dans le cinéma soviétique du Dégel à la perestroïka, Paris, CNRS Editions, 2010, 308 p. , p. 143.]

Orientations bibliographiques :

Voir dossier Iconothèque ; A. MIHALKOV-KONČALOVSKIJ, Parabola zamysla [La Parabole du projet], M, Iskusstvo, 1977, 230 p. ; id.,Vozvyšajuščij obman [Une duperie sublime], M, Soveršenno sekretno, 1999, 320 p. ;

Notice créée le 23 Avril 2007. Dernière modification le 22 Juin 2012.

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