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Aventures d'un dentiste (Les)
(ПОХОЖДЕНИЯ ЗУБНОГО ВРAЧA)

Film de fiction, U.R.S.S., 1965, de Elem Klimov, en couleur, sonore.

Production : U.R.S.S., 1965

Durée : 82 minutes.

Version originale : russe

Résumé :

Après un film de diplôme, Soyez les bienvenus (1964), qui a fait la preuve de son talent et de son insolence, Elem Klimov fait un brillant retour avec Les Aventures d'un dentiste. "Dentiste dans la polyclinique  d'une petite ville, Serguei  [Tchesnokov] s'aperçoit un beau jour qu'il peut extraire les dents cariées sans anesthésie et sans douleur, ce qui lui vaut une réputation immédiate : les clients affluent mais les jaloux et les bureaucrates intriguent contre lui au point qu'il décide de cesser toute pratique [...]. L'action est coupée de chansons d'Okoudjava qui en commentent l'esprit ('Vis et sois heureux, tu n'as qu'une vie', 'Le monde est fade sans chansons'), les personnages s'adressent souvent à la caméra, les décors sont parfois vus sur des transparences derrière les acteurs, la mise en scène frontale oblige le spectateur à se sentir directement interpellé : ces effets brechtiens situent l'œuvre entre le cinéma direct et la rêverie éveillée et confirment le talent de Klimov pour un cinéma non platement réaliste. La scène-clé, très probablement celle qui motive l'hostilité des censeurs, montre le dentiste, soumis à l'examen d'une commission de contrôle, complètement paralysé et ne parvenant plus à réussir l'extraction indolore : comment ne pas songer aux contrôles idéologiques auxquels sont soumis les cinéastes, obligés de se justifier devant leurs pairs et les responsables administratifs" (Marcel Martin, voir orient. bibl. ci-dessous, p. 55).

Entre la parabole et la fable, cette comédie insolite et décapante, qui est encore dans l'esprit du Dégel, constitue une satire efficace de la société soviétique. Venant juste après Soyez les bienvenus qui avait déjà fortement déplu aux autorités, le film est immédiatement censuré.

Orientations bibliographiques : Marcel MARTIN, Le cinéma soviétique de Khrouchtchev à Gorbatchev, Paris, L'Age d'Homme, 1993, 223 p. ;  Martine GODET, La pellicule et les ciseaux. La censure dans le cinéma soviétique du Dégel à la perestroïka, Paris, CNRS Editions, 2010, 308 p. ;

Notice créée le 23 Avril 2007. Dernière modification le 12 Décembre 2011.

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