Film de fiction, U.R.S.S., 1955, de Friedrich Ermler, en couleur, sonore.
Production : LENFILM, U.R.S.S., 1955
Durée : 100 minutes.
Version originale : russe
Mélodrame à l'eau de rose. L'action se déroule au début du Dégel. Une paralysie des jambes cloue au lit le talentueux architecte naval Erchov. Mais il ne rend pas les armes et continue à vivre, à se battre et à travailler. Chaque matin, il attend impatiemment l’arrivée du médecin de quartier dont il est amoureux, Elizaveta Maximovna. Ermler, avec ce film, tout comme Raizman avec La leçon de la vie, entreprirent au début du Dégel d’introduire un conflit sentimental dans des sujets soviétiques conventionnels, et leurs films rencontrèrent une immense popularité. Il s'agit d'une œuvre de transition entre époque stalinienne et Dégel : la forme est encore stalinienne par son côté rigide, la lourdeur de l'intrigue, les poncifs (concert interminable de Tchaïkovski), la couleur monotone typique de la pellicule sovcolor, mais le message du film prône un plus grand souci de l'individu (santé publique, émergence de préoccupation écologiques /usines pollluantes), et des conflits bureaucratiques avec les instances administratives intermédiaires et celles du parti (raïkom) sont évoqués. Enfin, Naum Kleiman évoque que "si peu de temps après l''affaire des blouses blanches' – cette nouvelle attaque contre les intellectuels, contre les médecins qui étaient tous des ennemis du peuple, qui voulaient empoisonner Staline – voilà l'héroïne d'un film qui était médecin, et ce n'était pas une ennemie. L'actrice, Bystrickaja, était juive. On ne le savait pas, mais elle n'était pas blonde, elle était atypique, très belle, ce qui n'était pas habituel chez nous, et de plus, avec visage sémitique-oriental. C'était important, en face du visage ukrainien de Bondartchouk. Tout le monde pouvait en faire une lecture. Quand je parle de la matière des films, ce sont aussi les visages, les typages, qui ont amené le Dégel" ["Une histoire personnelle. Dialogue avec Naum Klejman 2, in Bernard Eisenschitz, dir., Gels et dégels...., p. 139].
Leader de la distribution : 1955, 9e place ; 29,32 M spectateurs
Voir un documentaire de la télévision soviétique portant sur les films d’Ermler (Iconothèque) ; voir un débat sur Ermler à la fin du film Les paysans (fonds Iconothèque) ; voir biographie de Ermler dans : Bernard EISENSCHITZ éd., Gels et Dégels. Une autre histoire du cinéma soviétique, Paris, Centre Pompidou-Mazzotta, 2002, pp. 92-93 ;
Notice créée le 23 Avril 2007. Dernière modification le 9 Mai 2012.