Ce film totalement inconnu en France a été découvert dans le cadre de la rétrospective que le Centre Pompidou a consacrée au cinéma soviétique en 2002-2003. Exemple impressionnant de pure œuvre de propagande anti-nazie réalisé pendant la guerre, qui développe tous les thèmes liés au conflit : stigmatisation extrême de l'ennemi fasciste ; mise à l'écart du terme d'Union Soviétique au profit de la terre russe, mère-patrie sacrée ; retour à l'Église et aux thèmes religieux. Il s'agit d'un film de guerre “musical", en partie parlé et chanté en vers. L'artilleur Koudriachov et la puériciultrice de jardin d'enfants, Varia, se sont rencontrés pendant la guerre et se sont promis de de se retrouver le jour de l'armistice, à 6h du soir. Entretemps, Varia a rejoint les troupes antiarériennes au front et est devenue servante de pièce de DCA ; Koudriachov, lui, est amputé d'une jambe lors d'un combat. Estimant qu'il n'est plus digne d'amour, il se fait passer pour mort. Le film anticipe de quelques mois le jour de la victoire et révèle “les espoirs du peuple soviétique de voir la fournaise des combats prendre fin" (Eisenstein).
1e place au box-office en 1944 (26,1 M spectateurs).