Pendant une année, Victor Kossakovski a filmé, selon des règles dictées par le hasard, ce qui se passe sous les fenêtres de son appartement à Saint-Pétersbourg, dans une rue périodiquement en réparation pour les célébrations du 300e anniversaire de la création de la ville. Avec patience et humour, le documentariste pose son regard sur les petites scènes de sa rue, où les saisons et les passants défilent. Le film est construit autour d’une scène qui va se répéter toute l’année, à savoir la réparation d'un trou dans la chaussée : des ouvriers comblent le “trou" une première fois, une seconde, une troisième, etc., sans que les travaux ne soit jamais définitifs — métaphore du rapport au travail en Russie ? Non, ce n’est pas le propos. Le trou a une allure différente à chaque saison. Un ballet d'ouvriers y travaille vaguement de temps à autre. C'est la vie quotidienne d'une rue avec ses passants et ses habitants qui importe au cinéaste. Alternance des saisons, pluies d'orage et plein été, pollens, ballets de feuilles, tempête de neige, ramasssage des feuilles mortes ou des gouttières percées au moment de la fonte des neiges, reformation du trou, etc. Chronique de la vie quotidienne, chronique de la rue.