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Motifs tchékhoviens
(ЧЕХОВСКИЕ МОТИВЫ)

Film de fiction, Ukraine, 2002, de Kira Mouratova/Muratova, en couleur, sonore.

Réalisation : Kira Mouratova/Muratova Scénario : Kira Mouratova/Muratova, Evgueni Goloubenko, (à partir de la pièce "Tatiana Repina", et du récit "Trudnye ljudi" (Des gens à la vie dure)) Anton Tchekhov Interprètes : Alexandre Bachirov, Sergueï Bekhterev, Natalia Bouzko, Jean Daniel, Gueorgui Deliev, Filipp Panov, Irina Panova, Sergueï Popov, Nina Rouslanova Musique : Valentin Silvestrov Image : Valeri Makhnev Décors : Evgueni Goloubenko

Production : NIKOLA-FILM, Ukraine, 2002

Durée : 120 minutes.

Version originale : russe

Sous-titres : français

Résumé :

Mouratova croise ici une adaptation de deux œuvres de Anton Tchekhov : la pièce Tatiana Repina, et un récit, Trudnye ljudi (non traduit en français, semble-t-il, mais que l’on pourrait traduire par “Des gens à la vie dure” ou “Des gens durs”). La cinéaste greffe un long passage adapté de Tatiana Repina dans le récit : il s’agit d’une cérémonie de mariage orthodoxe dont le rite est reconstitué avec soin. Une jeune femme, Vera Olenina épouse un (riche) veuf, Sabinine. Une femme en noir sillonne l’assistance en se tordant les mains. Elle est rejointe par trois autres femmes mêmement vêtues. Ce serait le spectre de Tatiana Repina, actrice séduite et abandonnée par le marié du jour, morte empoisonnée. Cette intrigue est donc insérée dans le thème principal issu de Trudnye ljudi : le fils aîné d”’une famille paysanne nombreuse extrêmement pauvre veut quitter la maison pour faire des études en ville. C’est l’occasion de déchaînements familiaux d’une violence verbale inouïe qui déchirent un huis-clos insupportable (rapports de couple, rapports père / fils, rapports frère / sœur adolescente obèse et perverse). Le spectateur retrouve l'essence du cinéma mouratovien dans cet enfermement sans issue : monologue à plusieurs, répétitions sans fin, incommunicabilité.

DVD ; bonus : film documentaire Kira ; filmographie ; album photos.

Orientations bibliographiques :

D. POPOV, “Bog umer”, Iskusstvo kino, 3, 1990, pp. 37-41 ; J.-P. FARGIER, “Viva Muratova”, Art Press (cinéma), n° 159, juin 1991, pp. 54-56 ; J. TAUBMAN, “The cinema of Kira Muratova", The Russian Review, 52, juillet 1993, p. 367-381 ; A. PLAKHOV, “Kira Muratova", Vsego 33: Zvezdy mirovoy kinorežissury, Vinnitsa, Akvilon, 1999, p. 201-212 ; G. ROBERTS, “The meaning of death: Kira Muratova's cinema of the absurd", in B. REUMERS (dir), Russia on reels: the Russian idea of post-soviet cinema, Londres, I.B. Tauris, 1999, p. 144-160 ; Lubomir HOSEJKO, Histoire du cinéma ukrainien, Die, Éd. A DIE, 2001, 445 p. ; Jane TAUBMAN, Kira Muratova, Londres, I.B. Taurish publishers, 2004, 168 p. ; Antoine CATTIN, “ “Le bon goût, c’est de mauvais goût“. Entretien avec Kira Mouratova”, Hors-champ, “Cinéma russe contemporain”, n° 9  (printemps 2004) ; Nancy CONDEE, The Imperial Trace. Recent Russian Cinema, Oxford-Londres, Oxford UP, 2009, 352 p. (ch. 4 : "Kira Muratova: The Zoological Imperium", p. 115-140) ;  Eugénie ZVONKINE, « Les états de la dissonance dans l'oeuvre cinématographique de Kira Mouratova», thèse, Paris 8, 2009 ;  Martine GODET, La pellicule et les ciseaux. La censure dans le cinéma soviétique du Dégel à la perestroïka, P, CNRS Editions, 2010, 308 p. (thèse EHESS, Paris, sous la direction de Marc Ferro, 2000) ; 

Notice créée le 23 Avril 2007. Dernière modification le 14 Février 2012.

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