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Andriech
(AНДРИЕШ)

Film de fiction, U.R.S.S., 1954, de Sergueï Paradjanov, Yakov Bazelian, en couleur, sonore.

Production : STUDIOS DE KIEV, U.R.S.S., 1954

Durée : 62 minutes.

Version originale : russe

Sous-titres : français

Résumé : Synopsis : Scénario rédigé d'après le conte éponyme de Emilian Bukov sur l'histoire d'un jeune berger, Andriech, sa flûte magique, et sa lutte contre le mauvais sorcier  "Tourbillon noir".
Andriech est la version longue de Conte moldave, film de fin d’études de Paradjanov coréalisé au VGIK avec Yakiv Bazelian, avec la même distribution et la même équipe technique. Le film annonce le mode de récit de prédilection de Paradjanov en lui donnant libre cours à la magie et au merveilleux, à ses recherches et son goût pour les puissances visuelles propres à l’univers du conte épique et féérique. La mise en scène est étayée par une dramaturgie théâtralisée penchant volontiers vers l’opéra, et n’évite pas l’écueil des canons imposés des films soviétiques de l’époque, notamment le ballet folklorique. Les décors sont entièrement créés en studio, hormis les séquences pastorales et celle de la lande incendiée, superbement filmée. Saturée de ralentis, surimpressions, transparences, d’effets spéciaux, de couleurs et maquillage outré, cette réalisation qui n’attira sur elle ni l’intérêt du public ni celui de la critique, porte déjà l’empreinte du surréalisme magique qui marquera l’œuvre du futur grand maître. En général, celui-ci interdisait à son entourage de regarder ses films antérieurs aux Chevaux de feu, sauf Andriech, et affirmait qu’il aurait pu tourner son chef-d’œuvre bien plus tôt. Visiblement, le travail du jeune opérateur Souren Chakhbazian inspirera le futur opérateur des Chevaux de feu Youriï Illienko. Déjà, certains cadrages, certains mouvements de caméra, par rotation ou par translation, s’opposent clairement à la photographie statique prônée par Paradjanov et codifient les fondements et la modélisation esthétiques des Chevaux de feu. Filmer de cette manière était peu courant à l’époque, au vu de la production de 1954.
Nés, l’un en 1924, l’autre en 1925, Paradjanov et Bazelian décéderont tous deux en 1990, à quelques jours d’intervalle.
[ tiré de : Lubomir Hosejko, voir infra, p.137-138]
Orientations bibliographiques :

Le cinéma géorgien, sous la direction de Jean RADVANYI, Paris, 1988, Ed. du Centre G. Pompidou, coll. Cinéma / pluriel, 191 p. , notamment p. 168 ; Barthélémy AMENGUAL, "Sur deux neveux d'Eisenstein", Du réalisme au cinéma, Paris, Nathan, 1997, p. 237-248 ;  ; Patrick CAZALS, Sergueï Paradjanov, Paris, Cahiers du cinéma, 1993 ; Franck CUROT, "Singularités et libertés, Sergueï Paradjanov ou les risques du style", "Styles filmiques", I, Etudes cinématographiques, vol. 65, 2000, p. 221-236 ; Lubomir HOSEJKO, Histoire du cinéma ukrainien, Die, Éd. A DIE, 2001, 445 p. ; Sylvie ROLLET, "Paradjanov", in Agnès Devictor, Kristian Feigelson (dir.), "Croyances et sacré au cinéma", CinémAction, n° 134, mars 2010, 241 p.

Notice créée le 23 Avril 2007. Dernière modification le 24 Janvier 2012.

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