L'action se déroule au printemps 1930. Collectivisation et dékoulakisation battent leur plein. Bien que beaucoup d'hommes doutent de la capacité d'une femme à gérer un kolkhoze, l'ouvrière agricole Alexandra Sokolova est élue présidente du kolkhoze sur l'initiative du secrétaire du comité régional du parti. Son mari Efim la quitte. Elle remplit ses fonctions avec bon sens, en s'appuyant sur le peuple ("narod rechit"), et dirige son kolhoze tant bien que mal quoiqu'elle se heurte constamment à la fainéantise des mâles. Élue au Soviet Suprême, elle prend la parole à la tribune du Kremlin pour remercier le parti communiste de son action envers les paysans.
Quoique réalisé dans le style du plus pur réalisme socialiste et exaltant l'émancipation et la promotion de la femme, le film présente l'intérêt de montrer(évidemment délibérément) les rivalités au sein du parti entre les "bons" (le sommet, ici le Secrétaire du raïkom, proche du peuple), et les "mauvais" (ici dédoublés, à savoir : 1) un responsable du parti d'un rang inférieur qui effectue la dékoulakisation avec un excès de violence et sans discernement ; 2) l'agronome du kolkhoze, qui appartient au parti également, et qui présente tous les traits (y compris physiques) de la déviation trotskiste. On est toujours en présence du schéma des trois héros, propre au cinéma du réalisme socialiste, mais ici complexifié. Les traîtres font partie du parti. On peut également lire à travers les lignes, une fois l'enthousiasme officiel lié à la collectivisation passé, les difficultés à mettre au travail les paysans pour le bénéfice du kolkhoze, quoique celles-ci soient noyées sous l'aspect gender, c'est- à-dire l'opposition hommes-fainéants vs. femmes-battantes.

Le rôle d'Alexandra Sokolova est interprété par Vera Maretskaïa.