Film de fiction, U.R.S.S., 1980, de Andreï Smirnov, en couleur, sonore.
Production : MOSFILM, U.R.S.S., 1980
Durée : 141 minutes.
Version originale : russe
Dans le Moscou de la fin de la période stalinienne (charnière des années cinquante ?), un architecte réussit à faire accepter son projet de construction titanesque de ce qui sera le plus grand immeuble stalinien de Moscou ; alors que dans des logements surpeuplés et insalubres, des sous-sols sans chauffage et sans gaz, la misère est le lot commun de la plupart des Moscovites. Deux conceptions opposées s'affrontent chez les architectes du gorkom de Moscou. Qu'est-ce qui doit l'emporter : la foi dans le communisme — par le biais d'une architecture grandiose qui servira de vitrine à l'URSS —, ou la vérité, c'est-à-dire la nécessité de contruire au plus vite des logements pour tous ? Comme dans La prime de Mikaelian ou Un train s'est arrêté d'Abdrachitov, on sent cette impulsion forte qui apparaît au début des années 1980, période de la production du film, quant à la nécessité de réformer le système soviétique et de restaurer des valeurs éthiques dans la gouvernance du pays.
Le film s'ouvre par un long plan séquence sur les barres d'immeubles construites à Moscou dans les années 1950-1970, vues d'avion, tel un hapyy end mais placé en début de film, pour faire accepter la satire qui va suivre.
Sur Andreï Smirnov, voir interview du cinéaste dans Martine GODET, "La pellicule et les ciseaux. La censure dans le cinéma soviétique du Dégel à la perestroïka", thèse EHESS, Paris, 2000 ; Elena ZUBKOVA, Russia after the War: Hopes, Illusions and Disappointments. 1945-1957, Armonk (NY), Sharpe, 1998, 239 p. ;
Notice créée le 23 Avril 2007. Dernière modification le 7 Mai 2012.