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Pavel Kortchaguine
(ПAВЕЛ КОРЧAГИН)

Film de fiction, U.R.S.S., 1956, de Alexandre Alov, Vladimir Naoumov, en couleur, sonore.

Production : STUDIOS DE KIEV, U.R.S.S., 1956

Durée : 102 minutes.

Version originale : russe

Résumé :

Deuxième “écranisation” (la première étant celle réalisée par Mark Donskoï en 1942) de l'ouvrage de Nikolaï Ostrovski, Comment l'acier fut trempé (1932). Du roman, les auteurs ont conservé seulement le thème de la construction d’une voie ferrée près de Kiev, lorsque la vie de la ville tout entière dépendait de la livraison de bois de chauffage et de farine. Alov et Naoumov ont traité ce sujet dit “révolutionnaire” d’une façon qui défiait les conventions : le romantisme ascétique, la tension nerveuse, les oreilles rouges et le visage abîmé par la petite vérole du héros du film suscitèrent beaucoup de critiques. Mais les vétérans du cinéma soviétique encouragèrent cette nouvelle forme d’optimisme apparue avec les nouveaux cinéastes du Dégel : “Sans doute cette sorte d’optimisme est-elle tout à fait différente de celle à laquelle nous nous abaissions, dans Les cosaques du Kouban par exemple — réplique N. Pogodine. Ce film est un exemple du réalisme socialiste d’avant la R.A.P.P., avant qu’il soit paralysé par les théories et dénaturé par les dogmes, l’eau de rose et les intrigues sans conflit” (cité dans M. et A. Liehm, Les cinémas de l’Est de 1945 à nos jours, p. 198). Signe du Dégel, l’héroïsme est traité sur le mode mineur. C’est à travers les souvenirs du romancier symboliquement présent dans le film (flashbacks et monologues intérieurs) que le spectateur vit sa participation à la guerre civile, puis au Premier Congrès du Komsomol à Moscou, quand Pavel découvre que le combat révolutionnaire n’interdit pas l’amour, soit un bouleversement après le rigorisme stalinien. Autre signe du retour à l’individu propre au cinéma du Dégel, les réalisateurs ne cachent rien des horreurs de la guerre. Leur romantisme leur suggère des échappées vers “une sorte de fantasmagorie visuelle qui caractérise souvent leur style” (d’après M. Martin, voir infra). Leader de la distribution (1957 — 15e place) : 25,3 M spectateurs.

Orientations bibliographiques :

Mira et Antonin LIEHM, Les cinémas de l’Est de 1945 à nos jours, P, Cerf, 7e Art, 1989 (version originale anglaise : 1977), 466 p., p. 198  ; Bernard EISENSCHITZ, “Une histoire personnelle, Dialogue avec Naum Klejman 2”, Bernard Eisenschitz éd., Gels et Dégels. Une autre histoire du cinéma soviétique, Paris, Centre Pompidou-Mazzotta, 2002, p.139-150 ; Marcel MARTIN, Le cinéma soviétique de Khrouchtchev à Gorbatchev, Paris, L'Age d'Homme, 1993, p. 22 ; Denise J. Youngblood, Russian War Films. On the Cinema Front, 1914-2005, Lawrence (KS), University of Kansas Press, 319 p., 2007 (ch. 5 : "The Thaw, 1956-1966", p. 107-141, sur ce film : p. 110-112) ;

Notice créée le 23 Avril 2007. Dernière modification le 18 Juin 2012.

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