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Premier maître (Le)
(ПЕРВЫЙ УЧИТЕЛЬ)

Film de fiction, U.R.S.S., 1965, de Andreï Mikhalkov-Kontchalovski, en noir et blanc, sonore.

Production : Kirgizfilm / Mosfilm, U.R.S.S., 1965

Durée : 102 minutes.

Version originale : russe

Sous-titres : français

Résumé :

Kontchalovsky réalise son premier long-métrage, Le Premier maître, en 1965. Le film est reconnu d’emblée comme un chef-d’œuvre. Il s’agit d’une coproduction entre Mosfilm et Kirgizfilm. L’essor cinématographique suscité par le Dégel a en effet encouragé le développement des cinémas « nationaux » avec la création d’un studio dans chaque république fédérée et une volonté affichée de traiter des thématiques liées aux « nationalités ». Le scénario du film est ainsi tiré d’un récit du grand écrivain kirghize Tchingiz Aïtmatov.
L’action se déroule en 1923 en Kirghizie. Les retentissements de la guerre civile se sont éloignés dans une Asie centrale désormais soviétique. Le jeune Diouchène (Bolot Beïchenaliev), ex-soldat de l’Armée rouge, arrive après sa démobilisation dans un petit village de montagne. Il est le nouvel instituteur, chargé d’implanter une école. Fervent communiste, il veut édifier une vie nouvelle et bâtit de ses propres mains une école où trône le portrait de Lénine. Mais Diouchène se heurte au poids des traditions que sa foi dans la Révolution pousse à bousculer, et son entêtement parfois maladroit engendre l’incompréhension des habitants qui rechignent à scolariser leurs enfants. L’ancien bey Nodyrbek, qui maintenait auparavant les villageois sous sa férule, résiste à l’installation du nouveau pouvoir pour conserver ses privilèges. L’intrigue se noue autour de la belle Altynaï (interprétée par Natalia Arinbasarova, dont c’est le premier rôle) qui fréquente la nouvelle école et que convoite le bey. Nodyrbek organise l’enlèvement de la jeune fille en soudoyant des bandits contre-révolutionnaires. Diouchène, également amoureux d’Altynaï, réussit à la sauver et l’emmène en ville pour l’arracher au déshonneur engendré par le rapt.
Traitant avec une distance critique de l’opposition entre révolution et tradition, brossant le portrait d’un héros positif, certes, mais empêtré dans ses certitudes, abordant avec sobriété la question de la libération de la femme, Kontchalovski évite tous les clichés du réalisme socialiste et signe une œuvre d’une magistrale perfection plastique. Avec ce premier film, il accède à la renommée internationale.

[Extrait tiré de : Martine GODET, La pellicule et les ciseaux. La censure dans le cinéma soviétique du Dégel à la perestroïka, Paris, CNRS Editions, 2010, 308 p., p. 135-136]

Orientations bibliographiques :

Catalogue des 9es Rencontres cinématographiques de Quimper, mars-avril 1991 (rétrospective Mikhalkov et Kontchalovsky) ; A. MIHALKOV-KONčALOVSKIJ, Parabola zamysla, M, Iskusstvo, 1977, 230 p. ; id.,VozvyŠajuŠčij obman, M, SoverŠenno sekretno, 1999, 320 p. ; Jean-Loup PASSEK dir., Le cinéma russe et soviétique, Paris, Ed. du Centre Pompidou, 1981, p. 252-255 ;

Notice créée le 23 Avril 2007. Dernière modification le 19 Décembre 2011.

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