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Arc-en-ciel (L’)
(РAДУГA)

Film de fiction, U.R.S.S., 1943, de Mark Donskoï , en noir et blanc, sonore.

Production : Studio de films de fiction de Kiev, U.R.S.S., 1943

Durée : 91 minutes.

Version originale : russe

Sous-titres : français

Résumé :

L'Arc-en-ciel est l'un des films de guerre les plus connus du cinéma soviétique. La grande guerre patriotique fait rage, le village ukrainien de Nova Lebedivka est occupé par les Allemands. Mais les partisans tenaillent la garnison allemande et le commandant ordonne d'anéantir leur détachement. Une femme partisan, Olena Kostiouk, revient au village pour accoucher. Le staroste Gaplik la dénonce. Elle est capturée par les occupants. Le commandant allemand essaie de lui faire avouer où se trouve le camp des partisans et tue devant elle son nouveau-né. Mais elle ne parlera pas. Les atrocités perpétrées par les nazis sont bien montrées dans toute leur barbarie (exécution d'un jeune enfant qui apporte du pain à une prisonnière, tir à bout portant sur le nouveau-né, etc.), mais la collaboration, multiforme, avec l'ennemi – qu'il s'agisse du staroste, ou de la femme qui se donne à l'occupant – est dénoncée avec plus de force encore que l'occupation elle-même. L'opposition entre deux archétypes de femmes – d'un côté la femme infidèle, qui trahit à la fois son mari et sa patrie en couchant avec l'ennemi dont elle escompte la victoire, et de l'autre la  femme-mère qui, dimension supplémentaire, sacrifie son enfant pour sa patrie – est ici martelée sans nuance. Avec une mise en garde menaçante : "Là où les nazis sont passés, il n'y aura pas d'ingrats envers le pouvoir soviétique" – profère une patriote. La résistance à l'ennemi passe aussi par les enfants, qui n'hésitent pas à risquer leur vie pour apporter du pain aux prisonniers russes. On note aussi l'évocation à multiples reprises de la religon comme valeur-refuge qui retrouve droit de cité à ce moment critique de la guerre. L'Arc-en-ciel est bien un film de propagande  (sorti en janvier 1944), mais moins primaire, moins manichéen que Elle défend sa patrie de Friedrich Ermler, réalisé la même année.

Orientations bibliographiques :

Peter KENEZ, “Films of the Second World War", The Red Screen. Politics, Society, Art in Soviet Cinema, Anna Lawton éd., Londres-New York, Routledge, 1992, p. 148-171 ; Evgenij MARGOLIT, “Le pays des enfants : le fantôme de la liberté”, in Bernard Eisenschitz éd., Gels et Dégels. Une autre histoire du cinéma soviétique, Paris, Centre Pompidou-Mazzotta, 2002, p. 53-63 ; В.И. ФОМИН (сост.), Кино на войне. Документы и свидетельства, М, Материк, 2005, 941 с. ; Denise J. Youngblood, Russian War Films. On the Cinema Front, 1914-2005, Lawrence (KS), University of Kansas Press, 319 p., 2007 (ch. 3, "The Great Patriotic War, 1941-1945, p. 55-81) ;

Notice créée le 23 Avril 2007. Dernière modification le 12 Juin 2012.

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