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Valet (Le) / Serviteur (Le)
(СЛУГA)

Film de fiction, U.R.S.S., 1988, de Vadim Abdrachitov, en couleur, sonore.

Production : U.R.S.S., 1988

Durée : 141 minutes.

Version originale : russe

Résumé :

Ce film évoque les relations entre le puissant apparatchik Goudionov, gouverneur d'une région, et son chauffeur personnel, Kliouev, ancien parachutiste, surnommé "Le chacal". Le premier siège dans les presidiums et règle la destinée des citoyens de toute une région. Le second, récupérant les miettes de la table du maître, punit les ennemis de son bienfaiteur et organise leur châtiment. En récompense du dévouement de son serviteur, Goudionov finit par le nommer chef d'un chœur de musique de chambre, lui fait épouser sa maîtresse, lui laisse sa villa au bord de la mer, et lui-même disparaît... De nombreuses années plus tard, les deux hommes se retrouvent par hasard. Mais, immédiatement, alors que la situation est inversée, le même lien de dépendance entre maître et serviteur va se renouer entre eux.

Analysant l'absence de liberté mentale des citoyens comme l'un des phénomènes spécifiques de la société soviétique, le réalisateur Vadim Abdrachitov et  le scénariste Alexandre Mindadze proposent ici un film-parabole sur le thème des rapports de dépendance entre maître et serviteur, sur les nœuds psychologiques qui entravent deux hommes par des liens de maître à esclave, sur la violence comportementale qui régit les relations entre victimes et bourreaux. Cette œuvre réalisée en 1988 apparaît comme l'une des plus fortes de la perestroïka, pour autant qu'elle a comme enjeu final une tentative d'analyse du culte de la personnalité. La distribution est servie par deux acteurs hors pair, Oleg Borisov (qui joue le rôle de Ermakov de Un train s'est arrêté des mêmes auteurs) et Youri Beliaev.

Septième film du tandem  Abdrachitov/Mindadze, Le Serviteur (autre traduction : Le Valet), a reçu le Prix spécial du Jury au Festival de Berlin Ouest en 1989.

Orientations bibliographiques :

Émission télévision (ORT / 12/11/1992) sur le tandem Abdrachitov / Mindadze ; V. PADUNOV, N. P. CONDEE, “Recent Soviet Cinema and Public Responses : Abdrashitov and German”, Framework , 29 (1985), p. 42-56 (cet article analyse toute l’oeuvre de Abdrachitov jusqu’à La Parade des planètes mais donne beaucoup d’éclairages sur ce film qui est postérieur) ; O. ANDREEVA, “Otečestvennoe kino v licah : Vadim AbdraŠitov -- Aleksandr Mindadze”, Kinematograf, 5 (1998): 34-73 ; E. GAGLIANONE, F. GIROLA, B. FORNARA (dir), Vadim Abdrasitov, Bergame, Media, 2000 ; Peter SHEPOTINNIK, “With Perestroika, without Tarkovsky", in: The Red Screen. Politics, Society, Art in Soviet Cinema, Anna Lawton éd., Londres-New York, Routledge, 1992, pp. 331-339 ; Marcel MARTIN, Le cinéma soviétique de Khrouchtchev à Gorbatchev, Paris, L'Age d'Homme, 1993, p. 143, ainsi qu'un  sous-chapitre intitulé "Abdrachitov ou le civisme", p. 113-115)  ; Dmitry et Vladimir SHLAPENTOKH, Soviet cinematography. 1918-1991. Ideological conflict and social reality, New York, Aldine de Gruyter, 1993, p. 186-187 ; Nancy CONDEE, The Imperial Trace. Recent Russian Cinema, Oxford-Londres, Oxford UP, 2009, 352 p. (ch. 5 : "Vadim Abdrashitov-Aleksandr Mindadze: A Community of Somnambulants", p. 141-158) ;

Notice créée le 23 Avril 2007. Dernière modification le 20 Janvier 2012.

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