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Vingt jours sans guerre
(ДВAДЦAТЬ ДНЕЙ БЕЗ ВОЙНЫ)

Film de fiction, U.R.S.S., 1976, de Alexeï Guerman, en couleur, sonore.

Production : LENFILM, U.R.S.S., 1976

Durée : 101 minutes.

Version originale : russe

Résumé :

Ce film est le seul de Guerman qui n’ait pas été interdit par la censure à l’époque brejnevienne (hormis son premier film Le septième satellite, coréalisé avec G. Aronov, et dont il ne revendique la paternité que du bout des lèvres). Vingt jours sans guerre est inspiré d’un récit de Konstantin Simonov, dont entend la voix off en ouverture et qui figure dans le film sous les traits de l’écrivain et correspondant de guerre Lopatine (ce qu’il fut réellement). À l’approche de Noël 1943, Vassili Lopatine part vingt jours à Tachkent en permission où une grande partie du monde culturel s'est replié devant l'agression allemande. Il doit remettre à une femme les affaires de son mari décédé à la guerre et qui était son compagnon de régiment.Tout au long du trajet en train de Stalingrad à Tachkent, le spectateur est plongé dans l'immense chambardement occasionné par la guerre dans la vie des gens simples. Dans un studio improvisé, Lopatine assiste au tournage d'un film inspiré de l’un de ses récits, et proteste contre le décor et les costumes trop luxueux, impropres à rendre la terrible réalité de la guerre. Prié de haranguer les ouvriers d’une fabrique d’armement, il leur dit simplement qu’au front, on attend le produit de leur travail. Le ton du film est résolument anti-héroïque : Lopatin conseille au réalisateur du film de suggérer la peur de la mort plutôt que de montrer l’ivresse du combat. Il rencontre une femme, Anna Nikolaïevna, avec laquelle il vit un amour bref mais intense. L’unique scène d’amour est d’une sobriété magnifique.

Orientations bibliographiques :

Eugenia GAGLIONONE, Vladimir PADUNOV et Nancy P. CONDEE, “Recent Soviet Cinema and Public Responses : Abdrashitov and German”, Framework , 29 (1985), p. 42-56  ; Aleksandr LIPKOV, German, syn Germana, Moscou : Kinotsentr, 1988 ; Giovanni BUTTAFAVA, “Alexei German, or the form of courage”, The Red Screen. Politics, Society, Art in Soviet Cinema, Anna Lawton éd., Londres-New York, Routledge, 1992, pp. 275-282 ; Marcel MARTIN, Le cinéma soviétique de Khrouchtchev à Gorbatchev, Paris, L'Age d'Homme, 1993, p. 84-85 ; Denise YOUGBLOOD, Russian War Films: On the Cinema Front, 1914-2005, Lawrence (KS) : UP of Kansas, 2007, 319 p. [p. 177-179] ; Nancy CONDEE, The Imperial Trace. Recent Russian Cinema, Oxford-Londres, Oxford UP, 2009, 352 p. (ch. 7 : "Aleksei German: Forensics in the Dynastic Capital", p. 185-216) ; Denise J. Youngblood, Russian War Films. On the Cinema Front, 1914-2005, Lawrence (KS), University of Kansas Press, 319 p., 2007 (ch. 7 : "Challenges to Stagnation, 1972-1979", p. 164-185) ; voir une interview de Alexeï Guerman, ainsi qu’une étude de la trajectoire du cinéaste dans : Martine GODET, La pellicule et les ciseaux. La censure dans le cinéma soviétique du Dégel à la perestroïka, Paris, CNRS Editions, 2010, 308 p.  [thèse : 2 000] ;

Sur Alexeï Guerman, voir aussi le documentaire d'Alexandre Pozdniakov, Guerman. De l'autre côté de la caméra (2009 / Fonds Iconothèque russe et soviétique) ; 

Rebecca MANLEY,  To the Tashkent Station. Evacuation and Survival in the Soviet Union at War, Ithaca, Cornell UP, 2009, 296 p. 

Notice créée le 23 Avril 2007. Dernière modification le 12 Juin 2012.

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