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Bouge pas, meurs, ressuscite !
(ЗAМРИ, УМРИ, ВОССКРЕСНИ)

Film de fiction, U.R.S.S., 1989, de Vitali Kanevski, en noir et blanc, sonore.

Production : LENFILM, U.R.S.S., 1989

Durée : 105 minutes.

Version originale : russe

Sous-titres : français

Résumé :

Récit autobiographique qui se déroule en 1947 dans une petite ville minière d’Extrême-Orient soviétique, Soutchan, centre de détention pour prisonniers de guerre japonais. Cette zone de camps est un enfer dans lequel ceux-ci purgent la fin de leur peine. Mais le microcosme qui gravite autour de ces camps est logé dans des baraquements immondes, plongé dans la gadoue, le froid, la misère et la haine qui y règnent en maîtres. Seul point de lumière dans toute cette violence : deux enfants de douze ans, Valerka et Galia, s’aiment et s’entr’aident pour survivre. Le jeune garçon vit avec sa mère aux mœurs désordonnées dans un logement communautaire sordide et est aspiré par l’engrenage de la violence et de la délinquance, tandis que Galia veille sur lui.  Toujours prêt à faire les quatre cents coups, Valerka tombe sous la coupe d'une bande de voleurs qui le blessent et tuent Galia. Pour échapper à cet enfer,  il décide de fuir à Vladivostok chez sa grand-mère.

Il s'agit donc du témoignage autobiographique d'un réalisateur sexagénaire qui émerge tardivement, du fait de la répression qui l'avait frappé, avec ce film magnifique, ainsi qu'avec le suivant, Une vie indépendante (1991). Kanevski a donné la clef du titre de son film lors du Festival de Cannes de 1990, où il a reçu la Caméra d'or : « Bouge pas » est une exhortation à la concentration du cinéaste, propre à la résurgence des souvenirs ; « Meurs » indique la disparition du sujet réel, dont la vie est assumée par les acteurs ; « Ressuscite » marque le retour du réalisateur sur l’écran lorsque l’histoire, « rejouée » par les acteurs, est terminée.

Il s'agit de l'un des plus grands films de la perestroïka, tout comme Une vie indépendante. Le public découvre deux jeunes acteurs exceptionnels : Pavel Nazarov et Dinara Droukarova.

 

 

 

Orientations bibliographiques :

Voir dossier Iconothèque ; numéro  consacré à  la jeunesse, Aspects du cinéma soviétique (revue publiée par l'Association France URSS), n° 7, 1985, 47 p. + filmographie ; numéro sur la perestroïka au cinéma, Aspects du cinéma soviétique, n ° 9, 1987/1988, 79 p. ; Evgenij MARGOLIT, “Le pays des enfants : le fantôme de la liberté”, in Bernard Eisenschitz éd., Gels et Dégels. Une autre histoire du cinéma soviétique, Paris, Centre Pompidou-Mazzotta, 2002, p. 53-63 ;

Notice créée le 23 Avril 2007. Dernière modification le 4 Juillet 2012.

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