iconothèque Retour au site de l'EHESS Site du CNRS Site du CERCEC

Femme du marchand de pétrole (La)
(ЖЕНA КЕРОСИНЩИКA)

Film de fiction, U.R.S.S., 1989, de Alexandre Kaïdanovski, en couleur, sonore.

Production : Mosfilm, U.R.S.S., 1989

Durée : 95 minutes.

Version originale : russe

Résumé :

Né en 1946 à Rostov-sur-le-Don, Alexandre Kaïdanovski connaît très jeune l'ambiance des plateaux de cinéma, puisque sa mère travaille dans un studio de films pour enfants. Comédien, il joue longtemps au théâtre (il a été formé au MKhat de Moscou) puis débute sur les écrans à plus de 25 ans. Il interprète le rôle de Stalker dans le film éponyme de Tarkovski, tout en suivant les Cours Supérieurs de mise en scène. Il tourne en 1986 son premier long métrage, Une mort ordinaire, adaptation de La Mort d'Ivan Ilitch de Tolstoï.Puis, en 1987, L'hôte. La femme du livreur de pétrole est son troisième film.

Scénario "noir" transformé en polar existentiel. L'action se déroule à Kaliningrad en 1953, année de la mort de Staline. "For Alexander Kaidanovsky, the year of Stalin's death signals the collapse of value systems for those who had believed and trusted the system" (Birgit Beumers, voif infra). Un juge mène l’enquête sur une affaire de corruption. Il croise d’étranges personnages qui l’entraînent sur différentes pistes fantasmagoriques : une folle, un choriste, un prêtre orthodoxe, Hermès le voleur… Cette enquête révèle peu à peu sa face obscure — une lutte fratricide : le maire de la ville, responsable de la corruption, a également brisé la carrière de son frère chirurgien, devenu livreur de pétrole, par amour pour la même femme. Alors qu’il va être démasqué, son frère s’apprête une fois de plus à s’humilier et à se sacrifier à sa place. Mais, devant sa belle-sœur, il se suicide. Le juge enterre l'enquête, mais veut malgré tout sauver une des victimes, internée abusivement. L'homme décide de rester parmi les fous. Deux facettes d’un même être, double, partagé entre le Bien et le Mal. Mais, contrairement à Tarkovski, son maître, Kaïdanovski, visionnaire tragique, ne croit pas au pardon. Grand prix de l’Étrange, festival d’Avoriaz 1989.

 

Orientations bibliographiques :

Voir dossier Iconothèque ;  Marcel MARTIN, "Alexandre Kaïdanovski ou le passeur du surréel", <http://www.festival-larochelle.org/festival-1992/aleksander-kaidanovski> ; Birgit BEUMERS, A History of Russian Cinema, Oxford-New York : Berg, 2009, 328 p. [ch. 6 :  "Gasnost and Before (1983-92), p. 184-213 (citation p. 199) ]; 

Notice créée le 23 Avril 2007. Dernière modification le 23 Mars 2012.

© 1985-2008 EHESS, CERCEC, CNRS — Réalisation : CERCAccès réservé