Un faubourg éloigné de la Russie impériale. Un petit village perdu dans la campagne est sous le choc d'une nouvelle terrible : l'Allemagne a déclaré la guerre à l'Empire des tsars. Les fils, les frères, les pères et les maris laissent les femmes du village en larmes. C'est alors le monde des champs de bataille, des tranchées et du sang qui amenuise peu à peu l'enthousiasme patriotique. Les soldats fraternisent au son des nouvelles idées qui se propagent. La garde rouge gagne la petite ville, les ennemis d'autrefois deviennent frères, Octobre est là. Ce film est une des plus belles évocations de la marche triomphante de la Révolution. C'est aussi le premier film parlant de Barnet.

"Okraïna entrelace avec des fignolages de miniaturiste et un souffle d'épopée les aventures d'une bécassine russe amoureuse d'un prisonnier allemand et le mouvement qui, dans une ville de province, va mener à la révolution ; tout se croise dans la séquence, dans le plan" (Bernard Eisenschitz, "Un homme léger, ou Boris Barnet en metteur-en-scène-soviétique", in Boris Barnet, Écrits, documents, études, filmographie (réunis par François ALBÉRA et Roland COSANDEY, Locarno, Éditions du Festival international du film de Locarno, 1985,p. 174-193 [citation p. 178-179).