iconothèque Retour au site de l'EHESS Site du CNRS Site du CERCEC

Documentaire sur le tournage du film de Marlen Khoutsiev "L'infini"
(ДОКУМЕНТАЛЬНЫЙ ФИЛЬМ О СЪËМКЕ ФИЛЬМA БЕСКОНЕЧНОСТЬ “МAРЛЕНА ХУЦИЕВА)

Film documentaire, U.R.S.S., 1991, de Anna Tchernakova, en couleur, sonore.

Réalisation : Anna Tchernakova Image : Evgueni Feliforov Montage : Igor Nazarov

Production : U.R.S.S., 1991

Durée : 62 minutes.

Version originale : russe

Résumé :

Documentaire sur le tournage du film L'Infini de Marlen Khoutsiev (1991). Extraits de certains des précédents films du réalisateur : La Porte d’Ilitch (1960-1964), Pluie de juillet (1966), Postface (1983), plus de ce dernier film. Un commentaire philosophique sur le sens de la vie court tout au long de l’émission dans la bouche du critique "chestidesiatnik", Lev Anninski. Interview de l’opérateur Vadim Mikhaïlov, de la critique de cinéma Elena Stichova, du directeur d’une Unité de Mosfilm, Youri Kouchnerev. Problème du financement du film (le tournage a duré trop longtemps, d’où le refus de Mosfilm de poursuivre plus avant). Images du tournage. Ce documentaire confus semble intentionnellement réutiliser la forme stylistique du "flot de la vie", typique des années du Dégel, et que pratiquait Khoutsiev dans ses films de cette période. Le conflit autour du film reflète celui entre l’arrière-garde qu’incarne l’ancienne intelligentsia à la fin de la perestroïka (et Khoutsiev lui-même), et le money-system qu'elle refuse de toutes ses forces. Les anciens géants du cinéma russe ont perdu leur aura. On retrouve exactement le même phénomène avec le film de Alexeï Guerman Khroustaliov, ma voiture (qui sortira finalement fin 1998 en France).
En ce qui concerne le film L’Infini, on peut néanmoins citer Marcel Martin : “Après une longue absence, Khoutsiev fait un retour remarquable avec L’infini, captivante plongée dans la mémoire d’un homme qui revient sur les lieux de son passé et en revit des épisodes, s’y trouvant confronté à l’adolescent qu’il était alors. D’étonnants effets oniriques jalonnent ce parcours mental ; ainsi, après une séquence où le protagoniste a revécu ses amours avec son amie de naguère, il se retrouve dans la même maison, maintenant abandonnée, et réentend la voix de cette femme lui demandant pourquoi il est parti. L’inventivité visuelle, le raffinement plastique et la subtilité émotionnelle font du film un bel exemple d’authentique expression filmique” (Le cinéma soviétique de Khrouchtchev à Gorbatchev, P, L’Age d’Homme, 1993, p. 144).

Orientations bibliographiques :

М. ТУРОВСКАЯ, “Марлен Хуциев”, Молодые режиссёры современного кино, Л, Мервольф, 1962 ; Н. ЗОРКАЯ, “Марлен Хуциев”, Портреты, М, 1996 ; М. ЧЕРНЕНКО, Марлен Хуциев. Творческий портрет, М, Всесоюзное бюро пропаганды киноискусства, 1988 ; М. ЧЕРНЕНКО, Просто Марлен, М, Киногильдия, 2000 ; С. КУДРЯВЦЕВ, “Ощущение причастности к истории: герои и время в фильмах марлена Хуциева”, Своё кино, M, Double-D, 1998, с. 225-258 ; “Бесконечность Марлена Хуциева: круглый стол в редаксии Киноведческих записок”, Киноведческие записки, 14 (1992), с. 5-26 ; М. Р. ЗЕЗИНА, Советская художественная интеллигенция и власть в 1950-е - 1960-е годы, М, МГУ им. М.В. Ломоносова / Исторический факультет, 1999 ; Культура и власть от Сталина до Горбачева, Серия “Документальная история”, М СП, 2000 ; Iou. ZARETSKAÏA-BALSENTE, Les intellectuels et la censure en URSS (1965-1985). De la vérité allégorique à l'érosion du système, P, L'Harmattan, 2000, 401 p. ; Martine GODET, La pellicule et les ciseaux. La censure dans le cinéma soviétique du Dégel à la perestroïka, P, CNRS Editions, 2010  (voir aussi le premier chapitre  de la thèse /EHESS, 2000/, largement consacré à Khoutsiev) ;

Notice créée le 23 Avril 2007. Dernière modification le 4 Mars 2011.

© 1985-2008 EHESS, CERCEC, CNRS — Réalisation : CERCAccès réservé