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Maïa

Film documentaire, France, 1999, de Dominique Delouche, en couleur, sonore.

Réalisation : Dominique Delouche Image : Daniel Vogel, Viaceslav Isvekov Montage : Vincent Mourrier

Production : France, 1999

Durée : 70 minutes.

Version originale : français

Résumé :

Documentaire sur la danseuse soviétique Maïa Plissetskaïa (1925-). Rappel de tous les lieux qui ont marqué sa vie, notamment, à Moscou, l’immeuble où son père a été arrêté en 1937 (elle apprendra de nombreuses années plus tard qu’il a été fusillé). Sa mère, actrice de cinéma, est alors envoyée dans un camp pour épouses d’ennemis du peuple. Plissetskaïa revient longuement sur les années de terreur (qu’elle évoque notamment à propos de la loge du Bolchoï réservée à Staline). Ceci est intégré dans un long développement sur le Bolchoï où toute sa carrière s’est déroulée (elle y entre en 1943). La danseuse évoque brièvement la période khrouchtchevienne où elle a été interdite de tournées à l’étranger “pour mauvaise conduite” (cf. lettre envoyée par M. P. à Khrouchtchev le 17 mars 1959, le suppliant avec une servilité totale de la laisser repartir en tournée en Occident, Istoriâ sovetskoj političeskoj cenzury, M, Rosspen, 1997, p. 539-541). Le thème central du film est pourtant la résistance de la grande danseuse à toutes les pressions du pouvoir soviétique. Se pose à nouveau la question de la complexité des rapports entre l’intelligentsia et le pouvoir en URSS aux époques stalinienne… et suivantes. Énumération des chorégraphes occidentaux dont M. P. a été proche : Maurice Béjart dont l’interview sert de fil conducteur au film. Ce chorégraphe aurait été persona non grata en URSS, incarnant aux yeux du ministre de la culture Ekaterina Fourtseva “Dieu et le sexe” (sic). M. P. finira néanmoins par danser Le Boléro dans le ballet Béjart. Plissetskaïa danse aussi avec Roland Petit. Développement sur Isadora Duncan, Marta Graham. Nombreux extraits des différents ballets auxquels Plissetskaïa a participé en vedette, son registre alliant un extrême classicisme avec Le lac des cygnes à la plus grande modernité (cf. le ballet Léda composé par Maurice Béjart). M.P. fête ses 80 ans en 2005 par un gala au Kremlin, dansant le ballet “Ave Maïa” composé par Béjart à son intention.

Orientations bibliographiques :

Maïa PLISSETSKAÏA, Moi, Maïa Plissetskaïa, P, Gallimard, coll. “Témoins”, 1995, 492 p.  ; М. Р. ЗЕЗИНА, Советская художественная интеллигенция и власть в 1950-е - 1960-е годы, М, МГУ им. М.В. Ломоносова / Исторический факультет, 1999 ; Культура и власть от Сталина до Горбачева, Серия “Документальная история”, М СП, 2000.

Notice créée le 23 Avril 2007. Dernière modification le 13 Juin 2012.

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