Chantal Akerman a tourné ce documentaire proche de la fiction avec une caméra 16 mm, flottante et invisible, qui glisse en travelling sur la Russie. Pas de dialogues ni de commentaire. L'accent est mis sur le déplacement et l'espace. Voyage sans fin à travers la Russie : steppes, routes désertes, camions, voitures. Espaces publics : gares, métros, tramways, rues surpeuplées de gens hébétés ; espaces privés : appartements (femmes). Succession de plans-séquences sans lien apparent. L'absence de dialogues donne au spectateur l'impression d'être en dehors du film. Longs travellings de la caméra, essentiellement de droite à gauche. On arrive à Moscou (Sokol…). L'impression qui se dégage du film est lugubre et splendide à la fois. Le son est exclusivement direct.