Le documentariste Sergueï Mirochnitchenko – un des chefs de file de l'école russe de documentaires et professeur au VGIK – a participé en 1989 au projet télévisé  britannique "7up", qui est ensuite devenu un projet international : il s'agissait de filmer vingt enfants, nés en 1984 dans différentes républiques de l'Union soviétique, âgés donc de sept ans en 1990, et de les interviewer à nouveau tous les sept ans pour comprendre les changements dans leur vie et leurs relations avec le monde – la spécificité du regard de Mirochnitchenko consistant à fixer les images d'une époque, en s'efforçant de provoquer ou de créer des situations qui permettraient aux différents protagonistes de se confier davantage. Tous les sept ans, le réalisateur a donc reposé le même type de questions à ces jeunes, en s'attachant à leurs préoccupations, à leur famille, leur environnement, ainsi qu'à leur adaptation  aux bouleversements extrêmes qui ont accompagné l'implosion de l'URSS, l'éclatement de l'empire, la fin du système communiste, le passage à l'économie de marché... Pour ce faire, il les a suivis jusque dans les pays où ils se trouvaient au moment du tournage.

Ce qui donne, en amont du film dont il est question ici, trois documentaires, intitulés respectivement : Nés en URSS – 7 ans (1990),  Nés en URSS – 14 ans (1998),  Nés en URSS – 21 ans (2005), que l'on trouve en ligne sur le site <kinoglaz.fr>.

Ici, dans ce dernier documentaire réalisé en 2011, Sergueï Mirochnitchenko retrouve ses protagonistes désormais âgés de 28 ans.  Il juxtapose en permanence leurs réponses de 2011 à  celles des trois étapes précédentes.  Tandis que certains végètent en Asie centrale et en Sibérie, d'autres ont réussi à se créer une nouvelle vie à Moscou, en Israël ou en Argentine... L'émigration a concerné un grand nombre d'entre eux (outre les deux jeunes Juifs qui avaient émigré avec leurs parents dès la fin de la période soviétique). Mêlant petite et grande histoire, cette chronique dessine le portrait d'une génération.