Film de 340 mn composé en 5 volets. Le premier (37 mn) se compose d'un seul plan fixe représentant un paysage du Nord enneigé sous des éclairages changeants, sur fond du concerto pour piano et orchestre n° 19 de Mozart, ainsi que de quelques bribes de Beethoven et de Messian. La voix hors champ est celle de Sokourov.

Les quatre volets suivants se déroulent à la frontière entre le Tadjikistan et l'Afghanistan, en Asie centrale, où Alexandre Sokourov a filmé, en sépia, durant plusieurs mois la vie quotidienne d'une brigade de garde-frontières de l'armée russe. 

Miné par les conflits internes entre les partisans du Parti de la renaissance islamiste et les "conservateurs" communistes partagés en clans régionaux, confronté à des voisinages difficiles (d'importantes communautés tadjikes vivent en Ouzbékistan et en Afghanistan), le Tadjikistan connut à partir de son accès à l'indépendance en 1991, une sanglante guerre civile qui entraîna le départ des russophones, l'exode de milliers de Tadjiks et l'intervention militaire de la Russie soutenant le régime néocommuniste du président Rakhmonov. Un cessez-le- feu est intervenu en 1997.

Poème rythmé par la tension des combats, la menace d'un ennemi invisible mais omniprésent, les guets sous un soleil aveuglant, les patrouilles sur des sentiers truffés de mines, Voix spirituelles est une méditation sur la condition humaine dans un environnement écrasant.

La musique des quatre derniers volets est composée par Toru Takemitsu.