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Emission "Sans frontières" — Estonie - La tentation de l'Occident

Reportage ou émission de télévision, France, 1990, en couleur, sonore.

Production : France, 1990

Durée : 52 minutes.

Version originale : français

Sous-titres : estonien, russe

Résumé :

Reportage-documentaire sur l'Estonie à l'heure de la perestroïka (diffusé sur Antenne 2 le 25 janvier 1990). Le fil conducteur en est la trajectoire d'une ancienne actrice estonienne, exilée politique en Occident depuis 1981, qui revient pour la première fois, par la mer, dans son pays. 

Le fim s'ouvre sur une brève reconstitution de l'histoire de l'Estonie depuis la Première Guerre mondiale : en 1917, l'Estonie est ballottée dans les soubresauts de la révolution bolchevique. Mais le Kaiser veille et l'Estonie devient en 1918 une république indépendante. Signature en 1939 du Pacte Molotov-Ribbentrop : l'Armée rouge envahit les Pays Baltes, "cadeau" d'Hitler. A la rupture de ce pacte par Hitler en juin 1941, ce dernier réinvestit Estonie, Lettonie et Lituanie.  En 1944, l'Estonie "est libérée une fois de plus, contre son gré, et pour de bon", par les Soviétiques. Elle devient la république socialiste soviétique d'Estonie.  Des milliers d'ouvriers russes sont alors envoyés en Estonie (la population russe constitue 40% de la population de l'Estonie en 1989) mais n'en parlent pas la langue. Le rideau de fer tombe pour 45 ans.

Les revendications nationales éclatent au grand jour au printemps 1988 dans des meetings nationalistes aux couleurs de l'ancien drapeau national bleu, noir et blanc. Tensions entre les Russes venus s'installier après la guerre pour "édifier le socialisme" – et qui ne souhaitent pas repartir – et les Estoniens de souche (sur la base, notamment, de problèmes linguistiques : les Russes ethniques ne parlent pas l'estonien pour la plupart). Les arguments des deux côtés sont également représentés. La couleur du sous-titrage du film,  qui varie selon la langue d'origine : bleu pour l'estonien, rouge pour le russe, est le reflet de ces antagonismes.

Evocation des problèmes environnementaux – (effets de la pollution : plomb, mercure,  acide phosphorique), qui ont des répercussions sur la santé publique (radiations, malformations des nouveaux-nés), le tout alimentant les revendications nationales. Au moment où le reportage est tourné, un atelier d'acide est contraint à la fermeture, mais les protecteurs de la nature ne peuvent rien contre toutes les installations militaires qui parsèment le territoire (cas de la plus grande usine de Tallinn, Bigatel, rattachée au ministère /soviétique/ des Equipements nucléires, qui n'emploie que des Russes. De fait, ces usines sont appelées à se recycler (baisse drastique des commandes d'équipement militaire). 

Emergence des coopératives, nées avec la perestroïka, qui incarnent le libéralisme, et des nouveaux businessmen ; évocation (plutôt nébuleuse) d'une mafia, de racket, de trafiquants, de spéculateurs ; hausse de la prostitution ; développement de la criminalité.

Brève allusion à la déportation des Estoniens sous Staline (quelques images d'archives).

Evocation des tendances séparatistes d'une partie de la population, mais aussi des courants qui souhaitent un maintien au sein de l'URSS. Pénurie de biens de consommation (tickets de rationnement).

Résurgence du religieux ; immense succès des émission de télévision animémes par  A.M. Kachpirovski  où l'hypnose est pratiquée en direct.

Défilés dénonçant les crimes du K.G.B. et interview d'un responsable "nouveau régime" de cette institution.

Evocation du rock estonien.

Les différentes questions liées à la perestroïka sont ainsi évoquées à plusieurs reprises en fonction des personnes interviewées, sans réelle construction du reportage.

On notera que les velléités indépendantistes sont évoquées avec une bien plus grande modération que dans d'autres reportages de la même période.

Orientations bibliographiques :

Notice créée le 21 Février 2011. Dernière modification le 26 Janvier 2012.

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