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Moscou Parade
(ПРОРВA)

Film de fiction, France-Russie, 1992, de Ivan Dykhovitchny, en noir et blanc, sonore.

Production : Parimedia / Compagnie Est-Ouest (France) /Project Kampo (Russie), France-Russie, 1992

Durée : 108 minutes.

Version originale : russe

Doublage : français

Résumé :

Moscou est une ville exaltée, presque hystérique qui, à l’approche du 1er mai 1939, s’apprête à défiler devant Staline. Le pacte germano-soviétique vient d'être signé. Le versant public – parade, cortège –, de ces foules qui avancent en liesse devant leur dieu constitue l'envers des tragédies qui  se nouent tant dans la vie intime des héros que sur le plan national (purges toute proches) ou international (approche de la guerre). Le titre du film (Prorva), loin de la traduction commerciale qui en a été retenue, évoque à la fois un gouffre et une masse grossière, indistincte. L'intrigue de cette œuvre  dont la sortie  sera éclipsée par celle du Soleil trompeur de Mikhalkov, est totalement kitsch (pour une analyse du rapport entre kitsch et réécriture du passé soviétique, stalinien notamment, pendant et après la perestroïka, voir l'article de Svetlana Boym cité ci-dessous). Sacha, membre du NKVD, s’aperçoit la veille de la fête du Travail que l’étalon noir, clou du défilé, ne supporte pas la musique militaire et désarçonne son cavalier dès les premiers sons du clairon. Il substitue à l’étalon noir une jument sans goût musical particulier, qu’il teint en noir, et à laquelle il rajoute des attributs virils. Trucage grossier qui devient une métaphore de la tyrannie. Anna, la femme de Sacha, dont le rôle est interprété par Ute Lemper, est une aristocrate "blanche" qui a épousé jadis, par peur de la mort, l'un de ceux qui ont massacré sa famille. Depuis, elle tangue d’alcool et de désespoir, toujours entre deux hommes. S'inscrivant dans le courant de redécouverte du passé spécifique du cinéma de la perestroïka, ce film offre une représentation assez lourde et empruntée de l’époque stalinienne. C'est la deuxième fiction de Dykhovichny après Le Moine noir.Le réalisateur avait fait auparavant plusieurs documentaires.  Il intercale à plusieurs reprises des images d’archives dans l'intrigue. 

Orientations bibliographiques :

Voir dossier Iconothèque ; Svetlana BOYM, "Kitsch et nostalgies dans le cinéma post-soviétique", in K. Feigelson (dir.), Caméra politique. Cinéma et  stalinisme, P, Presses Sorbonne Nouvelle, 2005, p. 137-148 ; Thomas BARRAN,"Les figures du double  dans Moscow Parade", ibid., p. 129-135 ; Entretien avec le réalisateur Ivan Dykhovitchny,  Les Cahiers du cinéma, n° 452, février 1992 ;

Notice créée le 23 Avril 2007. Dernière modification le 18 Juin 2012.

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