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Milicien amoureux (Le)
(ЧУВСТВИТЕЛЬНЫЙ МИЛИЦИОНЕР)

Film de fiction, France-Ukraine, 1992, de Kira Mouratova/Muratova, en couleur, sonore.

Production : PARIMEDIA, PRIMODESSA FILM, KINOKOMBINAT ODESSSA FILM, France-Ukraine, 1992

Durée : 119 minutes.

Version originale : russe

Sous-titres : français

Résumé :

Dans une nuit sans lune,  Tolia Kiriliouk, milicien à Odessa, rêve dans un champ de choux. Il tombe par hasard sur un bébé abandonné. Toute sa vie va en être changée. Il va à nouveau prêter attention aux petits plaisirs de la vie, découvrir que dans le monde rien n'est dû au hasard, que tout est lié et que le besoin d'amour et de compassion est immense. Rêve éveillé, innocence retrouvée : Mouratova renoue avec le bonheur dans ce film qui se présente sous la forme d'une allégorie narrative. "D'après la réalisatrice, à la différence de ses précédents films, il s'agit d'une histoire sincère, sans mauvais tour, presque un conte ; quant à l'esthétique du film, elle serait assez proche de la vitrine d'un atelier de photos, dans lequel des bébés tout roses et des jeunes mariés souriants écarquilleraient les yeux sur toi" (1).

A part ces quelques preuves de tendresse, comme chez ce policier plein de sensibilité [le titre russe évoque un milicien sentimental (čuvstvitel'nyj "), et non amoureux], l'action du film se déroule dans un véritable chaos sociétal ; partout règne le même désordre sidéral, dont finira pourtant par émerger un semblant d’ordre social  : on pourrait aussi interpréter le film comme un état des différents lieux où la vie des gens tente de s’organiser pour créer une société : bureau de la milice, appartement, nurserie, tribunal.

Par ailleurs, la réalisatrice poursuit dans la lignée, entamée avec En découvrant le vaste monde (1978), des répétitions rituelles : on renoue avec les mêmes phrases répétées à l’infini par des gens qui ne s’entendent et ne s’écoutent plus.

Le scénario a été rédigé à partir d'une idée de Youri Oussitchenko.

(1) Cité dans : Sergej ZEMLJANUHIN, Segida MIROSLAVA (dir.), Domašnjana sinemateka. Otečestvennoe kino, 1918-1996, Moscou, Double-D, 1996, 520 p., p. 498.

Orientations bibliographiques :

D. POPOV, “Bog umer”, Iskusstvo kino, 3, 1990, pp. 37-41 ; J.-P. FARGIER, “Viva Muratova”, Art Press (cinéma), n° 159, juin 1991, pp. 54-56 ; J. TAUBMAN, “The cinema of Kira Muratova", The Russian Review, 52, juillet 1993, p. 367-381 ; A. PLAKHOV, “Kira Muratova", Vsego 33: Zvezdy mirovoy kinorežissury, Vinnitsa, Akvilon, 1999, p. 201-212 ; G. ROBERTS, “The meaning of death: Kira Muratova's cinema of the absurd", in B. REUMERS (dir), Russia on reels: the Russian idea of post-soviet cinema, Londres, I.B. Tauris, 1999, p. 144-160 ; Jane TAUBMAN, Kira Muratova, Londres, I.B. Taurish publishers, 2004, 168 p. ; Nancy CONDEE, The Imperial Trace. Recent Russian Cinema, Oxford-Londres, Oxford UP, 2009, 352 p. (ch. 4 : "Kira Muratova: The Zoological Imperium", p. 115-140) ;  Eugénie ZVONKINE, « Les états de la dissonance dans l'oeuvre cinématographique de Kira Mouratova», thèse, Paris 8, 2009 ;  Martine GODET, La pellicule et les ciseaux. La censure dans le cinéma soviétique du Dégel à la perestroïka, P, CNRS Editions, 2010, 308 p. (thèse EHESS, Paris, sous la direction de Marc Ferro, 2000) ; 

Notice créée le 23 Avril 2007. Dernière modification le 14 Février 2012.

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